Je ne vais pas vous asséner la théorie du verre à moitié vide qui, ouais-ouais quand même, mais là, hier soir la demi-salle vide de spectateurs à Champ-Fleuri – oui, je sais que les profs avaient des conseils de classe et qu’il y avait L’inspecteur Barnaby sur C8 - mais bon, rater Vagabundus de la compagnie mozambicaine Converge+ d’Idio Chichava (non, je ne me moque pas des Auvergnats, c’est son vrai nom !), ben je ne sais quoi vous dire, mais en tout cas, nous, la moitié pleine on a été secoués du début à la fin par la beauté et la puissance de ce spectacle chorégraphique total, programmé dans le cadre du festival Souffle o.I. #4
RADIO MANIOK, ONDES DE CHOC
Le week-end dernier, j’ai eu le bonheur de me rendre à Trois-Bassins pour assister à la deuxième représentation de Radio Maniok, la dernière création de la compagnie Cirquons Flex. Comme ça rejoue plusieurs fois au complexe sportif de Champ-Fleuri à Saint Denis, dans le cadre du Festival Châp’pa du 17 décembre au 1er décembre, je vais t’expliquer tout ce que j’ai aimé et peut-être te convaincre d’y aller.
LE JOURNAL DE BRIDGET JONES
Peintre de la solitude, de l’aliénation et de la mélancolie, Edgar Hopper est l’américain qui a inspiré Isabelle Martinez pour sa dernière création : « Les inédits ». La pièce est un feuilleté doux-amer, superposant des monologues tour à tour piquants, poétiques ou désenchantés. J’avais adoré « Petites conspirations », sur le même ton. Dans cet opus, Martinez sort de sa zone de confort, en intégrant à la scéno la création vidéo de Yann Péron, pour une cuisson plutôt savoureuse. Quelques regrets cependant tempèrent mon emballement.
LES HUIT SALOPARDS
Voilà plus d’un an que les louanges pleuvent sur l’adaptation du « Cas Woyzeck », pièce inachevée de Georg Büchner, mise en scène par Marjorie Currenti. Pourtant, l’intrigue, qui remonte le fil narratif d’un crime passionnel, est tristement banale. Quant à la proposition théâtrale annonçant huit hommes et une marionnette au plateau, elle ne semblait tenir qu’à un fil, que mon scepticisme avait hâte de couper. Au lieu de cela, je fus soufflée.
Bongou ne doute jamais de Morel
L’avantage quand François Morel se déplace à La Réunion, c’est que Bongou n’est pas obligé de se coltiner le systématique panégyrique à la gloire du saltimbanque puisque son spectacle a été immédiatement assailli par sa sarabande rococo de gauchos, dans laquelle je suis forcé de m’incorporer. Et je peux vous dire que je n’ai pas regretté.
CHAMP FLEURI, NOTRE CHAPITEAU CHÉRI
On a de plus en plus de mal à se garer sur les parkings des Teat. Dans la grande salle de Champ Fleuri, on retrouve la joie du coude-à-coude lors des standing ovations qui sont désormais légion. Pas de doute, c’est bientôt la fin de saison aux Teat départementaux. « Machine de cirque », super prestation québécoise aussi poétique qu’ubuesque n’a pas manqué de nous rafraîchir. Un must avant la saison sèche.
Pouët pouët, voilà les poètes
Comme annoncé, cette édition du Leu Tempo Festival était particulièrement réussie avec des scènes éclatées proposant des shows -évènements (Exit de la Cie Inextrémiste), des échappées hors du temps (Les siestes musicales, Lulu’s Paradise), des cabarets déroutants (Azul, Cabaret Crida/Lubat) et du cirque tonitruant (Insomnia, Extrémités). Comme le théâtre d’objets n’était pas présent, Bongou est allé chercher son salut dans l’autre fondement de cet événement : le théâtre de rue. Retour sur ce moment de grâce : Symphonie pour klaxons et essuie-glaces.
MEURICE, L'INTERVIEW WOKE'N'ROLL
Il y a 5 ans, Bongou a tendu de grosses perches à Guillaume Meurice qui les a agrippées, rabotées et astiquées pour façonner des petites piques facétieuses et cyniques. Comme cet humour islamo-gauchiste est toujours reçu avec bienveillance et autodérision par nos concitoyens réunionnais, Bongou lui a resservi vingt amuse-bouches pas forcément vegan pour le rassasier. Attention ça va saigner!