BOUILLANT
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Vu aujourd’hui (le dimanche 11 février 2024) Les Nuits Barbares ou les premiers matins du monde d’Hervé Koubi à Champ Fleuri
Je ne vais pas vous asséner la théorie du verre à moitié vide qui, ouais-ouais quand même, mais là, hier soir la demi-salle vide de spectateurs à Champ-Fleuri – oui, je sais que les profs avaient des conseils de classe et qu’il y avait L’inspecteur Barnaby sur C8 - mais bon, rater Vagabundus de la compagnie mozambicaine Converge+ d’Idio Chichava (non, je ne me moque pas des Auvergnats, c’est son vrai nom !), ben je ne sais quoi vous dire, mais en tout cas, nous, la moitié pleine on a été secoués du début à la fin par la beauté et la puissance de ce spectacle chorégraphique total, programmé dans le cadre du festival Souffle o.I. #4
Le week-end dernier, j’ai eu le bonheur de me rendre à Trois-Bassins pour assister à la deuxième représentation de Radio Maniok, la dernière création de la compagnie Cirquons Flex. Comme ça rejoue plusieurs fois au complexe sportif de Champ-Fleuri à Saint Denis, dans le cadre du Festival Châp’pa du 17 décembre au 1er décembre, je vais t’expliquer tout ce que j’ai aimé et peut-être te convaincre d’y aller.
Peintre de la solitude, de l’aliénation et de la mélancolie, Edgar Hopper est l’américain qui a inspiré Isabelle Martinez pour sa dernière création : « Les inédits ». La pièce est un feuilleté doux-amer, superposant des monologues tour à tour piquants, poétiques ou désenchantés. J’avais adoré « Petites conspirations », sur le même ton. Dans cet opus, Martinez sort de sa zone de confort, en intégrant à la scéno la création vidéo de Yann Péron, pour une cuisson plutôt savoureuse. Quelques regrets cependant tempèrent mon emballement.
Voilà plus d’un an que les louanges pleuvent sur l’adaptation du « Cas Woyzeck », pièce inachevée de Georg Büchner, mise en scène par Marjorie Currenti. Pourtant, l’intrigue, qui remonte le fil narratif d’un crime passionnel, est tristement banale. Quant à la proposition théâtrale annonçant huit hommes et une marionnette au plateau, elle ne semblait tenir qu’à un fil, que mon scepticisme avait hâte de couper. Au lieu de cela, je fus soufflée.
L’avantage quand François Morel se déplace à La Réunion, c’est que Bongou n’est pas obligé de se coltiner le systématique panégyrique à la gloire du saltimbanque puisque son spectacle a été immédiatement assailli par sa sarabande rococo de gauchos, dans laquelle je suis forcé de m’incorporer. Et je peux vous dire que je n’ai pas regretté.