Loseur magnifique, Aymeric Lompret explose notre époque avec sa voix pâteuse de lendemain de fête, son look de punk à chien et son humour de travers. Summum de l'élégance : il ne cherche même plus à séduire son public. Dans YOLO — You Only Live Once, acronyme poubelle érigé en excuse universelle pour faire à peu près n’importe quoi — il épluche le réel comme un oignon pourri : la politique, les identités, le climat, la misère sociale, la beaufitude satisfaite et tout ce qui devrait nous donner envie de pleurer.
Monologue hilarant d'un clochard céleste à la recherche de son chien, ce seul-en-scène faussement déglingué et brillamment troussé par Pierre-Emmanuel Barré, tient en équilibre entre l'absurde et la détresse et prouve que l'excès de 8.6, même tiède, n'empêche pas forcément la lucidité.