Si tu ne connais pas David Gauchard, tu as peut-être vu Kok Batay, Les Chiens de Bucarest ou encore Maloya, les seuls en scène qu’il a orchestrés pour notre inénarrable Sergio Grondin. Rythme fracassant et technologie à l’avenant sont les combos gagnants de son travail électrifiant.
J’ai vu Le fils, il y a deux ans à Avignon. Peu de pièces survivent à ce marathon de l’été. Celle-là s’est démarquée. Laissant intact ce goût de bile et l’impression d’être giflée. Sur le tapis crème, l’époustouflante comédienne. Emmanuelle Hiron, narrant froidement une tragédie ordinaire. D’abord, c’est un morceau de bravoure. À elle seule, tous les personnages. Ensuite une cynique cartographie de l’extrémisme provincial installée par l’écriture chirurgicale de Marine Nguyen, l’auteure. Christ, bourgeoisie et homosexualité forment un tryptique dont tu ne vas pas t’extirper. Je te souhaite de t’y engluer. Certains coups de poings valent la peine d’être encaissés.